Publié dans Economie

Délocalisation textile - L’armée française s’habille à Madagascar

Publié le dimanche, 02 février 2025

Ici c’est la France. Encore une fois, Madagascar hérite d’une nouvelle opportunité, ou devrions-nous dire, d’un marché laissé vacant. Selon un média en ligne de l’hexagone : « L’armée française, symbole de prestige national, a pris une décision stratégique car ses uniformes seront désormais cousues à Madagascar ». Après 25 ans à habiller les militaires français depuis Calais, le site de production ferme ses portes, laissant 65 ouvrières textiles sur le carreau. La raison étant qu’un concurrent français qui fait aussi dans l’externalisation a décroché le contrat, délocalisant une partie de la production dans notre pays, où la main-d’œuvre est évidemment beaucoup plus abordable.

L’idée étant d’arrêter de payer des ouvrières françaises quand on peut bénéficier des petites mains malagasy plus économiques. Un ouvrier textile basé dans la Capitale s’exprime avec une certaine résignation : « Cette situation montre que nous avons une place sur le marché international... tant que cela leur coûte moins cher ». Une réalité amère qui soulève de nombreuses questions sur l’éthique de ce genre de pratiques malgré que ce soit un business comme un autre qui continue de tourner. Du côté de Calais, la fermeture de l’usine fait grincer des dents. Mais ce n’est pas une première pour cette région. Entre restructurations et fermetures à répétition, les travailleurs du Nord sont malheureusement habitués à ce cas de figure si l’on passe en revue les récentes publications similaires à notre cas. 

Cache- misère

A l’image de la direction d’une société française qui propose une douzaine de postes de reclassement pour les ouvrières, en majorité des femmes qui ont passé toute leur carrière à l’usine. Un geste ressemblant davantage à un cache-misère. Quant aux syndicats, ils espèrent quelques mesures d’accompagnement. Cependant, les mesures ne remplacent pas 25 ans de savoir-faire qui s’envolent désormais à Madagascar. En revanche, dans la Grande île, tout semble aller pour le mieux. Plus d’emplois, plus de production. Le pays s’impose comme une plaque tournante de la sous-traitance textile. Habiller les soldats français peut représenter une belle ironie pour certains, mais c’est une opportunité économique indéniable. Certains pourraient même voir cela comme une forme de revanche postcoloniale. En effet, Madagascar ne s’exporte peut-être pas en armes, mais il s’exporte en couture. Un paradoxe presque savoureux. Mais derrière cette opportunité 

se cache une réalité moins glamour car ce genre de contrats profite essentiellement à quelques grandes entreprises et investisseurs, laissant les travailleurs malagasy avec des salaires minimes. « Tant qu’on garde un emploi, c’est ce qui compte, » lâche un autre ouvrier du secteur textile, visiblement désabusé après avoir pris connaissance de ce cas. On continue ainsi d’attirer ces contrats de délocalisation, devenant une nouvelle terre de « sous-traitance à bas coût ». Mais pour combien de temps encore ?

Hary Rakoto

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Editorial

  • A la dérive !
    L’heure est grave. De fortes secousses ébranlent l’édifice. Le navire perd le cap et risque de chavirer. L’image répercutée n’est pas du tout encourageante ! Le message émis semble sonner le … glas ! Dans un pays empêtré dans les marécages des difficultés complexes avec un dénominateur commun la misère, les malheurs se bousculent au portillon. Madagasikara devient le point de rencontre des délits inimaginables parfois inhumains. Une jeune mère de 23 ans s’effectue un montage de film pornographique avec son propre fils, un petit garçon d’à peine cinq ans et propose le macabre film sur les réseaux sociaux. Evidemment, les amateurs de pédopornographie, des obsédés sexuels s’arrachent de ces obscènes produits. Pour une question de jalousie et surtout de vengeance, on a aucun scrupule de mettre en danger de mort plus d’une cinquantaine de concitoyens dont parmi eux des membres de la famille. Trente-deux personnes, jusque-là, ont trouvé la…

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